samedi 27 juillet 2013

Dans la tête d'une girouette




Merci Emilie pour cette idée.

 

Sur mon balai de fer, je chevauche la houle
Du haut de mes ardoises bleutées, je défie le ciel et la foule
Des oiseaux… pigeons, tourterelles, mouettes ou hirondelles
S’ils volent un peu trop près, un regard suffit, ils fuient à tire-d’aile
Mon maître unique, c’est le Vent
A lui seul j’obéis invariablement

Et bla bla bla…
Ok je suis une girouette-sorcière.
Ok je suis plutôt située sur un toit de type pourvu d’ardoises… bleues si on veut.
Ok je vois pas mal de volatiles.
Ok j’obéis au vent, plus ou moins…
Mais bon de là à dire que j’adore mon métier, que ma passion c’est de chevaucher la houle, n’exagérons pas !

Mon petit péché mignon, j’avoue, c’est l’espionnage. Girouette-sorcière-espionne.
« Commère » dit la vieille mouette jalouse sur l’antenne (elle passe son temps à me narguer).
De mon poste, on bénéficie d’une magnifique vue sur tout le quartier environnant, ainsi que sur le jardin de la maison. Le plus intéressant étant le large perron.

Il en arrive de ces choses sur ce perron ! Combien de conversations ai-je entendues, apportées par le vent !
Oh parfois je suis déçue, il n’y a rien de croustillant à se mettre sous la dent : des discussions de petites filles, Lucie  et la petite voisine. Elles parlent de corde à sauter et d’élastiques. Des baisers langoureux qui n’en finissent pas. Des jurons de gens qui ne retrouvent pas leur clé. 

Mais souvent, je suis bien récompensée pour ma patience.
J’écoute les critiques, les moqueries, les faux-semblants…
J’entends aussi les espoirs,  les rêves, les désirs.
Les déceptions, les chutes, les pleurs.
Les masques tombent sur le seuil du perron. Et les mots volent jusqu’à moi, innocente girouette. Alors, dans une petite pirouette, je les engloutis.  
Puis, je tourne jusqu’à en avoir le tournis. Jusqu’à l’oubli.

Sur mon balai de fer, je chevauche la houle
Du haut de mes ardoises bleutées, je défie le ciel et la foule














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